Les politiques publiques liées à l’environnement et à la mobilité sont souvent confrontées à des résistances de la part des populations qu’elles concernent. La mise en place de mesures telles que les zones à faibles émissions (ZFE), les zones de circulation à 30km/h en ville, etc. confrontent les autorités à la question de l’acceptabilité par le public. Les résistances parfois rencontrées peuvent ainsi conduire à l’abandon de certaines mesures ou à un retard dans leur mise en place. La problématique de l’acceptabilité de ces mesures entretient des liens étroits avec leur légitimité perçue. Ainsi, une mesure perçue comme illégitime par les individus sera considérée comme moins acceptable et sera moins susceptible d’être respectée. En effet, la perception de la légitimité dʼune mesure ou dʼune règle prédit l’intériorisation de celle-ci et lʼintention de la respecter pour des raisons internes plutôt que par crainte du contrôle et de la sanction. Toutefois, si un important travail théorique a été réalisé pour distinguer les dimensions de la légitimité perçue (i.e., efficacité, efficience, équité et alignement moral) et évaluer leur impact sur les attitudes et les intentions comportementales, lʼefficacité relative de chacune de ces dimensions reste à établir : Une politique publique jugée efficace est-elle susceptible dʼêtre considérée comme légitime et acceptée quand bien même elle serait jugée inéquitable ? Lorsque lʼon souhaite élaborer ou promouvoir une politique publique, vaut-il mieux insister sur son alignement avec les valeurs des individus, son caractère équitable, son efficacité ou son efficience ? Une communication additive, insistant sur plusieurs dimensions à la fois serait-elle plus convaincante ? Afin de répondre à ces questions, cette thèse visera à étudier en détail les rôles respectifs et conjoints des dimensions de la légitimité perçue dans lʼexplication du soutien ou de lʼadoption de mesures liées à lʼenvironnement et à la mobilité. Sur cette base, il sera possible de concevoir des leviers de changement dʼattitude et de comportement implémentables dans des interventions ou des campagnes de communication auprès de la population des HDF. Lʼobjectif de ce projet est ainsi, dʼune part, dʼapporter sur le plan fondamental, des connaissances permettant de mieux comprendre les déterminants de la perception et de lʼacceptabilité des politiques publiques et, dʼautre part, de distinguer des leviers susceptibles de favoriser lʼimplémentation de celles-ci au travers dʼune approche reposant sur la légitimité perçue.
Le projet LEGITIM-ACT est financé par l’Institut Catholique de Lille et la Métropole Européenne de Lille.