Depuis toujours intéressé par les primates non humains, mon appétence naturelle pour la conservation de la nature et mes capacités analytiques m’ont amené à me spécialiser en modélisation écologique. Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler sur un projet de recherche avec des implications dans la vie réelle en contribuant à la sauvegarde d’une espèce de primate non humain emblématique du Brésil, mais pourtant en danger d’extinction : le tamarin-lion doré.
Résumé
Depuis l’an 2000 la fièvre jaune a commencé à réémerger au Brésil, menaçant humains et primates non humains dans son sillage. Alors que les changements globaux menacent déjà les primates brésiliens, il est temps d’évaluer leur vulnérabilité à la fièvre jaune dans un contexte qui risque de modifier les dynamiques de cette dernière sur le continent sudaméricain. Pour ce faire, nous avons développé un pipeline de modélisation écologique et spatiale optimisé et utilisé les dernières données écologiques, climatiques et anthropiques disponibles pour prédire les effets des changements globaux sur les primates et moustiques impliqués dans le cycle de transmission de la fièvre jaune, et pour au final modéliser la manière dont les zones à risque de cette maladie vont être redistribuées à l’avenir. Nos résultats montrent que les risques devraient être réduits à l’échelle du pays tout entier, mais que les biomes abritant les plus grands nombres de primates demeureront à risque. Parmi eux, la forêt atlantique au sud est du pays, dernier bastion du tamarin-lion doré, pourrait devenir un noyau endémique secondaire de la fièvre jaune, contribuant à son maintien à long terme sur le continent.
Inscription auprès de Marie Pelé (marie.pele@univ-catholille.fr)